La coloc

Publié le par Julie Fleury

La coloc, Jean-Philippe Blondel
La coloc, Jean-Philippe Blondel

"Bon, la première chose que nous avons faite, quand nos parents ont tourné les talons, c'est de hurler - de joie, de soulagement. Nous étions tous les trois tendus - nous n'étions pas sûrs qu'ils iraient jusqu'au bout, nous étions convaincus qu'à un moment ou à un autre, ils allaient dire non, ce n'est pas possible, retourne à l'internat, reprends le bus, c'est une idée stupide, la colocation, à seize ans."

Liberté et exultation

Romain, 16 ans, dont la mamie est morte, voit grandir la possibilité de vivre en colocation (dans l'appartement laissé en héritage et dont ses parents ne savent que faire) plutôt que de retourner dans un internat qu'il déteste.

Lorsque ses parents finissent par accepter l'idée, avec plus ou moins de réticence, sa vie se transforme en rêve. Oui mais voilà, sa mère a décidé de lui imposer ses colocataires. Alors qu'il avait projeté de devenir le mec cool du lycée, celui qui a un appart' à lui, choisissant des colocataires un peu populaires mais pas trop (pour ne pas lui voler la vedette), il se retrouve avec des candidats imposés : Rémi, la figure classique du geek (sweats bizarres et trop grands, complètement renfermé sur lui-même, mais excellent élève) et Maxime, élève ultra populaire, charmeur et noceur avant l'heure.

Nos trois lycéens, aux antipodes les uns des autres, vont pourtant devoir apprendre à vivre ensemble. Car la coloc' c'est la liberté, mais c'est aussi un certain nombre de responsabilités qu'il faut savoir gérer... ensemble, de préférence.

Des personnages justes et attachants

Jean-Philippe Blondel, loin des caricatures, trace ici des portraits d'adolescents. Régis par les étiquettes et le regard des autres, nos trois larrons se perçoivent d'abord en fonction des codes sociétaux.

Ce n'est que parce qu'ils vivent ensemble, et apprennent ainsi à se connaître, qu'ils verront au-delà des apparences. La coloc, en plus d'être un roman entraînant ou le lecteur partage les joies (et les déboires) de la vie en communauté, enseigne aussi à voir au-delà des stéréotypes. J'aime particulièrement le personnage de Rémi et les réactions de Romain quand il découvre sa vraie nature.

En résumé : un roman qu'il fait bon (re)lire à la rentrée car il permet d'espérer une bonne année. Justes et attachants, nous n'avons pas envie de dire au revoir aux personnages à la fin de l'année.

Blondel, Jean-Philippe. La coloc. Arles : Actes Sud Junior, 2015. 12€50

Publié dans roman dès 14 ans

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article