La sorcitresse

Publié le par Julie Fleury

Philippe Arnaud & Joëlle Dreidemy, La sorcitresse
Philippe Arnaud & Joëlle Dreidemy, La sorcitresse

"Balthazar (notre héros, le cerveau), Romain (le costaud), Charlotte (l'époustouflante) et Timothée (le gentil pierrot) sont à "Deuxième Chance" (aussi appelé "Double-Peine") en maison de redressement. En plus des affreux de leur classe, un autre défi les attend : découvrir le secret de la maîtresse."

Roman fantastique et merveilleux

Cette école, étrange et effrayante, se situe dans un monde qui est le nôtre (ou en est très proche). Un peu à la manière de Roald Dahl dans Matilda. L'école est "horrifrayante" mais les alentours nous sont connus. Ce qui renforce encore plus le sentiment de fantastique qui s'en dégage : c'est un élément incongru dans un univers maîtrisé.

L'histoire est bien menée. La peur de Balthazar, son histoire, sa découverte des lieux tout autant que le mystère qui nimbe la maîtresse, tout est parfaitement écrit. On découvre l'histoire par notre jeune héros, qui est également le narrateur du roman.

Humour et Balthazar

C'est justement parce que Balthazar est notre narrateur (et le personnage central de ce roman) que l'auteur peut se permettre des notes d'humour dans un univers aussi noir (les enfants, tout problématiques qu'ils soient) sont fouettés, tapés ou enfermés régulièrement par les surveillants.

Pourtant, le récit est émaillé des pensées de Balthazar qui confèrent la dimension humoristique du roman et permettent aussi de diminuer la tension de l'intrigue (et d'apaiser les traitements horribles qu'on leur fait subir à Double-Peine). Ainsi, le récit est entrecoupé de réflexions que notre héros garde pour lui (glissées entre parenthèses et dans une typologie plus petite que le reste du texte) mais aussi des "leçons de Balthazar".

Pour ces leçons, les parents sont priés de laisser les enfants seuls. On y retrouve des phrases comme : "Et d'ailleurs, arrête de l'embêter tous les jours, ta petite sœur. C'est vrai quoi. Tu n'as pas honte ? Un jour sur deux, c'est suffisant."

Les enfants au secours de la maîtresse

Encore une fois, à la façon de Matilda, ce sont les enfants qui volent au secours d'une maîtresse belle, douce et gentille. Car, en définitive, c'est bien cette adulte solitaire qui a le plus besoin d'aide, pas nos têtes brûlées qui, s'ils sont tous des enfants (donc a priori aux moyens limités) sont surtout aidés par leur force commune et leur amitié.

Je ne vous en dis pas plus mais, si vous avez aimé l'héroïne de Roald Dahl, débrouillarde mais très sage, vous trouverez ici un héros tout aussi attachant, mais un poil moins gentil (quoique les revanches de Matilda peuvent être détonantes).

En résumé : un très bon roman fantastique et merveilleux où nos héros (de vrais garnements) vont devoir affronter des forces maléfiques (et pas forcément magiques). Le tout plein d'humour !

Arnaud, Philippe & Dreidemy, Joëlle. La sorcitresse. Paris : Éditions Sarbacane, 2015. 10€90

La sorcitresse
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Publié dans roman dès 10 ans

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